(Vayishlah)

Lorsqu’enfin Rachel enfanta, elle appela son fils Joseph « que l’Éternel m’ajoute (Yossef) un autre fils ». Et c’est ainsi qu’en route, à Bet Lechem, elle fut exaucée en donnant naissance, avant de mourir, à Benjamin. Ainsi furent complétées les 12 tribus d’Israël.
Mais auparavant Jacob affronte Ésaü qui s’était juré de le tuer, comme déjà mentionné, pour les bénédictions d’Isaac qu’il lui a subtilisées. En fait, il s’y prépare de 3 manières : il envoie des messagers avec des cadeaux mais prévoit le combat et enfin, il prie. En fait, Jacob prie car il craint d’être tué mais bien plus, de devoir tuer son frère en état de légitime défense.
C’est ce que disait Golda Meir alors qu’elle était Premier Ministre de l’Etat d’Israël « Nous pouvons pardonner aux arabes de tuer nos enfants mais nous ne pouvons pas leur pardonner de nous forcer à tuer leurs enfants. ».
Et si le dénouement est pacifique entre les 2 frères, la confiance est loin d’être gagnée. En effet, Jacob tient à garder ses distances avec Ésaü. Néanmoins, les épreuves n’en finissent pas pour notre patriarche. L’épisode de Dinah prise par le prince de la contrée. Ses frères Chimon et Levi, pour la libérer, exécutent les habitants de Chkem qui avaient accepté de se circoncire pour faire alliance avec les enfants d’Israël. Certains commentaires diront que c’est la punition de Jacob d’avoir caché Dinah, qu’Ésaü aurait pu épouser et lui permettre de faire Techouva. Comme le dicton bien connu « une femme peut rehausser son époux comme elle pourrait l’avilir ». Enfin, les frères ennemis se retrouvent autour de la sépulture de leur père Itshak. Malgré leurs différends Ésaü et Jacob s’unissent dans la douleur. Il y a des moments où les sentiments doivent dépasser la haine gratuite et la vengeance pour faire place à la fraternité retrouvée.
Néanmoins, les évènements vécus par l’État d’Israël, qui affectent tout le peuple juif, nous obligent à la vigilance car la bête immonde nous guette par ses manifestations d’antisémitismes qui vont jusqu’à atteindre nos morts.
Aussi, suivant l’adage talmudique bien connu « si on cherche à t’abattre lève toi plutôt » devant le mal, il faut se prémunir et prendre les devants. Cela n’empêche pas, comme l’a si bien fait notre patriarche Jacob, de trouver des concessions de repli mais pas à n’importe quel prix. Ce serait trahir la mémoire des nombreuses victimes. Que leur âme repose en paix et que tous les otages soient libérés.