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La Communauté israélite de Bayonne Biarritz, Pays Basque et Landes, qui est évaluée à environ 300 familles soit plus ou moins 1500 âmes, entretient ses traditions et sa culture. Elle est représentée par l’ACIBB (Association Cultuelle Israélite de Bayonne Biarritz).
Une synagogue active dans la ville (outre celle de Biarritz, construite plus tardivement) ainsi que des organisations communautaires et culturelles qui soutiennent la vie juive locale, contribuent à maintenir une vraie présence juive dans la région, reconnue et respectée.
Après plusieurs décennies de stagnation, la population juive connaît un renouveau avec l’arrivée de nouvelles familles. Des événements familiaux (mariages, brit milah, bar et bat mitswa) viennent témoigner de cette nouvelle vitalité.
Des projets se succèdent depuis 2018 : restauration du Temple de Bayonne et des locaux presbytéraux, ouverture d’une salle communautaire polyvalente dotée d’une cuisine ultra moderne, d’une épicerie casher, création prochaine d’un nouveau mikvé destiné à se substituer à l’ancien édifice, inutilisable et classé monument historique.
Par ailleurs, différentes manifestations (conférences, concerts, expositions) sont portées par l’Association Culturelle du Musée Juif de Bayonne : cette structure a été en premier lieu créée pour la fondation du Musée du judaïsme bayonnais « Suzanne et Marcel Suarès ». Celui-ci a été inauguré le 2 novembre 2022 en présence des autorités civiles et militaires de la région ainsi que des plus hauts représentants du judaïsme en France, Haïm KORSIA Grand Rabbin de France et Elie KORCHIA Président du Consistoire Central de France.
La presse (Sud-Ouest, La Vie Juive, The Times of Israel, LPH, La Croix, MediaBask, L’Arche Magazine, Le Figaro, Libération, …) et les médias audiovisuels (France 2, France 3, France Bleu, France Info, TVPI, i24News, YouTube, …) se font régulièrement l’écho des manifestations et événements qui animent la communauté.
La Communauté israélite de Bayonne Biarritz est constituée sous forme d’association loi 1901 et bénéficie du statut d’association à caractère cultuel conformément à la loi du 24 août 2021 sur le « séparatisme ».
Elle est administrée par un Consistoire (conseil d’administration de l’association) composé de 6 membres, élus pour 6 ans, qui élisent parmi eux le (la) présidente (e) de l’association.
La communauté juive de Bayonne Biarritz (Pyrénées Atlantiques), qui s’étend en réalité aujourd’hui sur le Pays Basque et les Landes, a une histoire riche et ancienne.
On ne dispose que de très peu d’informations sur la présence de juifs au Pays Basque antérieurement au XIIIe siècle.
Au Moyen Âge,
A la fin du XVe siècle et au XVIe siècle
A la fin du XVe siècle et au XVIe siècle,
au plus fort de la période de l’Inquisition espagnole, de nombreux Juifs du royaume voisin de Navarre, mais aussi de Castille, de Galicie et du lointain Portugal qui refusaient la conversion ont fui les persécutions.
Les Juifs séfarades (séfarad en hébreu désigne l’Espagne), refusant les baptêmes forcés, fuyant l’Inquisition, trouvent refuge en Europe du Nord (Amsterdam, Hambourg), au Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie), dans l’Empire Ottoman (Constantinople, Smyrne, Thessalonique) et bien sûr en Aquitaine (Bayonne, Peyrehorade, Bidache, Labastide Clairence, Bordeaux).
Nombre d’entre eux se sont installés à Saint Esprit-lès-Bayonne. Ils ont trouvé un refuge relatif dans la région et ont contribué à l’essor économique de la ville de Bayonne, notamment en introduisant la fabrication et le commerce du chocolat.
Le nom de « Nefousoth Yehuda » (les exilés de Juda) devint l’emblème de la communauté de Bayonne du fait que certains Juifs, installés dans la péninsule ibérique bien avant la destruction du second Temple, venaient de la tribu royale de Juda.
Les Juifs connurent une première période où ils durent pratiquer secrètement le judaïsme comme des Marranes*. La seconde période fut celle d’un édit royal qui reconnut les Juifs comme « Nation Portugaise » sans prononcer le nom de Juifs, mais qui les autorisa en fait à judaïser d’une façon ouverte. Les Juifs de Bayonne ainsi que ceux des Pays Bas et même ceux originaires d’Espagne adoptèrent cette dénomination de « Juifs portugais ». Ils conservèrent un rituel très spécifique et authentique et des érudits estiment que certaines prières proviennent des rites du Temple de Jérusalem.
*Marrane : juif ou descendant de juif d’Espagne ou du Portugal, converti au christianisme, mais resté secrètement fidèle aux croyances et aux pratiques juives ancestrales.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles
les Juifs de Bayonne ont connu des statuts variés, tantôt acceptés, voire intégrés dans la vie bayonnaise, tantôt honnis et parfois persécutés. Ils étaient toutefois maintenus en dehors de la cité, par-delà le pont St Esprit.
Néanmoins, les Rois de France vont successivement délivrer des lettres patentes leur permettant de s’installer, de commercer (textile, chocolat, épices, …) et Louis XIV délivre en 1656 des lettres patentes assorties d’un blason.
Les juifs bayonnais ont joué un rôle majeur dans la divulgation du chocolat dans le royaume de France. L’industrie bayonnaise du chocolat, d’abord balbutiante au début du XVIIe siècle, va se développer et atteindre son apogée vers la fin du XVIIIe siècle.
La prospérité de la communauté lui a permis d’établir en 1689 le cimetière actuel sur la hauteur de Saint-Etienne au nord de la ville. Il fut agrandi aux XVIIIe et XIXe siècles et en 1862, fut doté d’un dépositoire en forme de temple antique. Ce cimetière israélite privé, qui est le plus grand d’Europe, renferme de nombreuses pierres tombales notamment du XVIIe siècle.
D’autres cimetières ont été établis à Peyrehorade (encore actifs), Bidache et Labastide Clairence.
1789
Aux XIXe et XXe siècles
la communauté juive de Bayonne a continué à prospérer et s’est dotée d’un lieu de prière en cohérence : de nombreux petits temples hérités des siècles précédents furent remplacés par le Grand Temple que l’on connait aujourd’hui, inauguré en 1837 sous le règne de LOUIS-PHILIPPE.
Puis un second Temple voit le jour à Biarritz en 1904, sous l’impulsion de riches donateurs, russes notamment.
De nombreux Juifs délaissant peu à peu l’industrie du chocolat, sont devenus commerçants, banquiers, armateurs … De grands noms ont contribué à la notoriété du judaïsme bayonnais : CARDOZE, CASSIN (René), DA SILVA, FROIS, FURTADO, GOMEZ, LEON, MENDÈS FRANCE (Pierre), NOUNES, PEREIRE, PINEDE, RODRIGUES, SALZEDO, SUARES, …
1939-1945
la communauté juive de Bayonne a été touchée par la persécution menée par le régime nazi qui l’évacue par la force du littoral. Une soixantaine de juifs sont déportés en Allemagne, dont le Grand Rabbin GINSBURGER. Seuls deux d’entre eux en reviendront.Après la guerre, la communauté a lentement commencé à se reconstruire.
1956-1962
Avec l’indépendance des anciennes colonies françaises de Tunisie et du Maroc (1956) et pour finir de l’Algérie (1962), et le rapatriement des français, notamment juifs séfarades, la Communauté bayonnaise va s’enrichir de nouveaux membres et revivre une période de prospérité. Pour autant, le rite judéo-portugais continue d’être pratiqué.
Bibliographie
Cette bibliographie ne saurait être exhaustive mais permet une première approche.
Pour comprendre la diaspora
Les incontournables sur l’histoire de la communauté juive bayonnaise
Pour aller plus loin…
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Kabalat Chabbath
Minha-Arbit 19:30
Chahrit 9:15
Minha 20:30
Plaque commémorative de l’ancien hospice israélite de Bayonne
au 18 de la rue Maubec
Lettres-Patentes du Roi
Vue intérieure de la Synagogue de Bayonne, de la teba vers le hekal.
Juifs expulsés d’Espagne et leurs biens confisqués, Caspar Luyken, gravure Amsterdam, 1780.
Blason Nefousoth Yehuda, Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.