(Vayhi)

Notre Paracha va clore le livre de la Genèse et surtout, l’histoire de cette belle famille que constituaient nos Patriarches.
On verra que son titre, comme Hayé Sarah, la vie pour la mort de Sarah, et ici pour la mort de Jacob Vayhi ; la vie et pourtant le sujet c’est sa disparition.
Et c’est ainsi que nos Sages précisent « Yaacov Avinou lo met , notre patriarche n’est pas mort » car il laisse un patrimoine religieux à sa descendance qui va le perpétuer de génération en génération.

Néanmoins, il fait appel à Joseph, son fils qu’il accueille comme Vice-Roi d’Égypte, et malgré son rang, Jacob lui fait prêter serment de l’enterrer à la Caverne de Makhpela où sont déjà inhumés Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca, son épouse Leah. « Tu feras pour moi Hessed veemet », C’est l’expression quand on s’occupe de Hevra Kadicha comme l’explique Rachi

« bonté et vérité » que l’on accomplit envers le mort.

Cette Mitswa doit être authentique et sincèrement désintéressée puisque le bénéficiaire ne pourra jamais rendre la faveur qui lui est faite et encore moins exprimer sa reconnaissance. Bien plus, le respect dû par un fils à son père est tellement évident qu’il se passerait de serment.
Il est donc évident que ce n’est pas par défiance que notre patriarche fait jurer Joseph mais pour que ce soit un argument incontestable à l’intention de Pharaon. En effet, ce dernier aurait pu déifier Jacob puisque par son mérite, la famine cessa dès son arrivée en Égypte. Bien mieux, Pharaon avait le pouvoir d’interdire à Joseph de quitter le pays pour inhumer son père en Canaan, de crainte qu’il ne revienne plus. Et c’est ainsi que si toute la maison d’Israël se déplaça avec Joseph pour inhumer le patriarche ; des élites égyptiennes les accompagnèrent, non seulement pour rendre tous les honneurs au défunt, très respecté en Égypte, mais aussi pour s’assurer du retour de ses enfants, main-d’oeuvre pour l’Égypte !
Car Jacob n’a pu révéler à ses enfants l’esclavage qui commencerait après la disparition de Joseph, se contentant de les bénir.

Auparavant, il avait béni Joseph mais à travers lui c’est plutôt ses enfants qu’il bénit. En effet, quelle plus belle bénédiction pour un père que de voir ses fils bénis par leur grand père. D’autant que cette bénédiction est restée pour la postérité puisque c’est celle que prononce un père lorsqu’il béni ses enfants le Chabbath

« que tu sois comme Ephraïm et Menaché et que l’ange qui m’a protégé bénisse les enfants et que soit invoqué en eux, mon nom et celui de mes pères, Abraham et Isaac et qu’ils se multiplient comme des poissons au sein de la terre ».
Que le mérite de la bénédiction de notre patriarche Jacob-Israël accompagne le peuple d’Israël qui porte son nom et que nous assistions à la libération des otages, qui marquera la fin très proche de cette guerre où un nombre important de nos soldats הי״ד tombent. qu’Achem accueille leur âme sainte au Gan Éden et qu’il apporte la consolation et le courage à leur famille comme à tout le Am Israël. Amen.