Antisémitisme : un tiers des juifs de France se sent menacé

Par Héloïse de Neuville
Publié le 21 janvier 2020
© Crédit photo : Luc Nobout/IP3 PRESS/MAXPPP
Un tiers (34 %) des juifs de France se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse, selon une étude réalisée par l’Ifop. Selon l’enquête, 84 % des juifs entre 18 et 24 ans affirment avoir déjà été victimes d’actes antisémites.

Ce sont de nouveaux chiffres chocs, qui éclairent sur le malaise grandissant des juifs de France. Alors que 2019 s’est achevée sur la profanation de 107 tombes du cimetière juif de Westhoffen (Bas-Rhin) et que l’année 2020 s’est ouverte avec la dégradation d’une dizaine de tombes du cimetière israélite de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), une étude réalisée par l’Ifop montre la vive inquiétude des juifs de France concernant leur sécurité sur le territoire national.
cette enquête d’opinion (1) montre qu’un tiers des juifs de France se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse. À titre de comparaison, ce chiffre est de 8 % pour l’ensemble des Français interrogés.
Antisémitisme, la convergence des haines
Cette peur s’enracine dans une réalité sensible : 39 % des 18-24 des sondés témoignent avoir déjà subi une agression physique (gifles, coups, bousculades) en raison de leur appartenance à la communauté juive. C’est « seulement » 23 % chez les Français de confession juive de tout âge, signe que les plus jeunes sont exposés à la résurgence d’un antisémitisme mutant, plus virulent que leurs aînés.

Un antisémitisme issu de l’islamisme, selon les sondés

Une différence générationnelle confirmée par un écart de 14 points en ce qui concerne les actes antisémites de tous types : 84 % de la génération des 18-24 ans disent avoir été personnellement victimes d’un acte antisémite (moqueries, agression verbale ou physique), alors qu’ils sont 70 % pour l’ensemble des citoyens de confession juive interrogés.

Dernier chiffre éloquent, un total de 43 % des Français juifs de moins de 35 ans admet se sentir menacés dans sa vie quotidienne. En 2018, 541 actes antisémites ont été recensés contre 311 en 2017, soit une hausse de 74 % en un an.

Comment les sondés expliquent-ils cette hausse ? Selon l’étude, « le grand public » et la communauté juive de France ne partagent pas tout à fait le même diagnostic. 45 % des Français juifs citent l’islamisme comme principale cause de l’antisémitisme devant les vieux préjugés sur les juifs (42 %). Mais seulement 36 % du « grand public » cite l’islamisme comme cause première de l’antisémitisme ; 58 % de ces sondés attribuent la montée des actes anti juifs d’abord aux préjugés.

Stratégie d’invisibilisation

Les conséquences sont concrètes pour la vie quotidienne des citoyens de confession juive. Toujours selon l’étude de l’Ifop pour l’American Jewish Committee, ils mettent en place des stratégies d’invisibilisation dans la société. Ainsi, 43 % d’entre eux évitent de traverser certains quartiers, un tiers n’affiche pas un style vestimentaire exprimant cette appartenance, comme la kippa. Un quart omet volontairement même de révéler son appartenance à la communauté juive sur son lieu de travail.

Confrontés à la haine et à l’antisémitisme, vers qui les juifs de France se tournent-ils ? D’abord vers les associations communautaires et religieuses comme le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le consistoire pour 77 % d’entre eux, nous apprend l’étude de l’Ifop. Seulement 41 % accordent leur confiance au gouvernement pour réussir à lutter contre l’antisémitisme.

Cette perte de crédit de l’action gouvernementale pourrait à terme, s’il perdurait, relancer le nombre de départ des Français de confession juive vers Israël, désormais stabilisé à 2000 par an, après avoir connu un pic de 7 200 départs en 2014. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a réitéré ce mardi 21 janvier sa demande aux pouvoirs publics d’ériger la lutte contre l’antisémitisme comme « grande cause nationale ».

(1) Méthodologie : étude réalisée par l’Ifop pour la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et l’American Jewish Committee (AJC). Menée auprès d’un échantillon de 505 Français se déclarant de confession juive ou ayant au moins un parent de confession ou de culture juive, extrait d’un cumul d’échantillons représentatifs de 33 670 personnes. Interviews réalisées en ligne et en face-à-face du 14 octobre au 19 novembre 2019.

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